Parce qu’une prévention est possible
En 2013, je me suis formée au repérage, à l’évaluation et à la prise en charge de la crise suicidaire et devenue formatrice en prévention du suicide. Cette thématique représente pour moi un engagement fort.
« Parce que nous savons qu’une prévention est possible », j’ai en 2012 été co-fondatrice puis Présidente pendant 8 ans de l’Association Régionale de Prévention du Suicide en région (PSMP nommée aujourd’hui APSoc).
Oser parler de ses pensées suicidaires, ou du fait d’être un jour passé(e) à l’acte est très difficile. Tout comme il est difficile d’évoquer le fait d’avoir dans son entourage quelqu’un qui s’est suicidé. Ce sujet génère une angoisse indicible, une immense culpabilité et une incompréhension majeure.
S’ajoutent à cela, des croyances populaires selon lesquelles les personnes qui « menacent » de se suicider ou qui « sous-entendent » vouloir le faire, passent rarement à l’acte. Cette assertion est fausse. En effet, formuler des propos suicidaires est toujours le signe d’une souffrance qu’il ne faut pas minimiser.
Un sujet de société
Notre société, par le biais des médias, relaient aisément la thématique du suicide chez les jeunes. Le suicide chez les professionnels commencent à être entendu et parfois reconnu. En revanche le fait que cette problématique touche nombre de personnes âgées a encore trop tendance à être relégué aux oubliettes…
Il y a t-il des facteurs de risque ?
Les facteurs en cause dans ce qu’on appelle la « crise suicidaire » sont multiples. Il est très difficile de traduire ici les éléments de ce vécu complexe que représente la souffrance morale et/ou physique des suicidants, des suicidés et de leur entourage.
Les facteurs de risques que je vais évoquer ci-dessous sont des « classifications » non-exhaustives et ne doivent pas être lus de façon linéaire car en réalité ces facteurs interagissent entre eux. Mais, les connaitre permet d’être plus attentifs aux signes avant-coureurs d’un passage à l’acte.
Cette complexité montre avant tout qu’il est essentiel de ne pas rester seul à chercher à résoudre le problème.
Les facteurs premiers regroupent les antécédents psychiatriques (dépression, troubles de l’humeur…), les antécédents de suicide (personnels, familiaux), les verbalisations ou les comportements exprimant l’intention de passer à l’acte, la personnalité de la personne et notamment son impulsivité…
Les facteurs secondaires sont essentiellement les évènements de vie (les pertes précoces, les abus, la maltraitance), l’isolement social).
Les facteurs tertiaires sont liés au genre, à l’âge, et aux périodes de vulnérabilité au cours de la vie. Ils interagissent avec les facteurs primaires et secondaires.
Quel est mon rôle en tant que thérapeute ?
En tant que psychologue, je suis d’abord là pour entendre une personne en souffrance et/ou ses proches. En effet la première des préventions consiste à entendre la souffrance, permettre qu’elle soit énoncée et, avec elle, les émotions ressenties. Etre entendu(e) est aussi dans un premier temps une façon de sortir de l’isolement.
En fonction de la problématique et de mon évaluation en tant que spécialiste, je peux être amenée à donner des conseils, voire à accompagner une personne vers une prise en charge de soin renforcée et éventuellement urgente.
Enfin, mon travail consistera ensuite à proposer une thérapie complémentaire, en travaillant sur le sens de la vie, le renforcement des liens sociaux, les représentations et les croyances sur soi, sur autrui, sur le monde…
Entendre la souffrance, permettre qu’elle soit énoncée et avec elle les émotions ressenties est la première prévention
Dans un climat de confiance et une approche bienveillante, emphatique, en respectant votre temps psychologique, il sera possible de renouer un dialogue avec vous-même, mais aussi avec votre entourage.