Prévention du suicide

Celui qui s’efforce de vous réconforter, ne croyez pas sous ses mots simples et calmes qui parfois vous apaisent, qu’il vit lui-même sans difficulté. Sa vie n’est pas exempte de peines et de tristesse qui le laissent bien en deçà d’elles. S’il en eu été autrement, il n’aurait pas trouvé ces mots-là. Rainer Maria Rilke

En 2013, je me suis formée au repérage, à l’évaluation et à la prise en charge de la crise suicidaire. Je suis également devenue formatrice en prévention du suicide. Cette thématique représente pour moi un engagement fort.

« Parce qu’une prévention est possible », j’ai en 2012 été co-fondatrice puis Présidente pendant 8 ans de l’Association Régionale de Prévention du Suicide en région (PSMP nommée aujourd’hui APSoc).

Parce qu’une prévention est possible

Oser parler de ses pensées suicidaires, ou du fait d’être un jour passé(e) à l’acte est très difficile. Tout comme il est difficile d’évoquer le fait d’avoir dans son entourage quelqu’un qui s’est suicidé. Ce sujet génère une angoisse indicible et une incompréhension majeure.

S’ajoutent à ces difficultés des croyances populaires selon lesquelles les personnes qui « menacent  » de se suicider ou qui « sous-entendent » vouloir le faire, passent rarement à l’acte. Cette assertion est fausse. En effet, formuler des propos suicidaires est toujours le signe d’une souffrance qu’il ne faut pas minimiser.

Un sujet de société

Notre société, par le biais des médias, relaient aisément la thématique du suicide chez les jeunes. Le suicide chez les professionnels commencent à être entendu et parfois reconnu. En revanche le fait que cette problématique touche également nombre de personnes âgées a encore trop tendance à être relégué aux oubliettes…

Il y a t-il des facteurs de risques ?

Les facteurs en cause dans ce qu’on appelle la « crise suicidaire » sont multiples. Il est très difficile de traduire ici les éléments de ce vécu complexe que représente la souffrance morale et/ou physique des suicidants, des suicidés et de leur entourage. 

Les facteurs de risques que j’évoque ci-dessous sont des « classifications » non-exhaustives et ne doivent pas être lus de façon linéaire car en réalité ces facteurs interagissent entre eux. Les connaitre permet cependant d’être plus attentifs aux signes avant-coureurs d’un passage à l’acte.

Cette complexité montre avant tout qu’il est essentiel de ne pas rester seul à chercher à résoudre le problème.

Les facteurs premiers regroupent les antécédents psychiatriques (dépression, troubles de l’humeur…), les antécédents de suicide (personnels, familiaux), les verbalisations ou les comportements exprimant l’intention de passer à l’acte, la personnalité de la personne et notamment l’impulsivité…

Les facteurs secondaires sont essentiellement les évènements de vie (les pertes précoces, les abus, la maltraitance), l’isolement social.

les facteurs tertiaires sont liés au genre, à l’âge, et aux périodes de vulnérabilité au cours de la vie. Ils interagissent avec les facteurs primaires et secondaires.

Cette complexité montre avant tout qu’il est essentiel de ne pas rester seul

Quel est mon rôle en tant que thérapeute ?

En tant que psychologue, je suis d’abord là pour entendre une personne en souffrance et/ou ses proches. Entendre la souffrance, permettre qu’elle soit énoncée et, avec elle, les émotions ressenties est la première des préventions. Etre entendu(e) est aussi dans un premier temps une façon de sortir de l’isolement.

En fonction de la problématique et de l’évaluation que je peux en faire en tant que spécialiste, je peux être amenée à donner des conseils, voire à accompagner la personne vers une prise en charge de soin plus globale et renforcée.

Enfin, mon travail consistera ensuite à proposer une thérapie complémentaire à des soins urgents, en travaillant sur le sens de la vie, le renforcement des liens sociaux, les représentations et les croyances sur soi, sur autrui, sur le monde…

Entendre la souffrance, permettre qu’elle soit énoncée et, avec elle les émotions ressenties est la première des préventions

Dans un climat de confiance et une approche bienveillante, emphatique, en respectant votre temps psychologique, il sera possible de renouer un dialogue avec vous-même, mais aussi avec votre entourage.